A la reconquête de mes lunes
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A la reconquête de mes lunes


Deuxième recueil de Halidi Allaoui. Maitre Halidi Allaoui vient de récidiver. En bien, rassurez-vous. En publiant, de nouveau, un recueil de poèmes. Aux Editions Cœlacanthe. Une merveille. Un délice qu’on dévore à la vitesse de la lumière. Tellement la matière, l’écriture, le style et ton sont simples et souples. Soixante-treize pages de bonheur. Avec ce deuxième recueil, l’auteur s’est employé à envoûter le lecteur.

D’emblée il faut être poète, creuser, s’envoler pour saisir le message des strophes. Puis les vers vous attrapent et vous dégustez, vous exultez, et vous vous délectez, transporté par la beauté des mots, tels des bijoux ornant la femme comorienne. Oui, la femme comorienne est chantée, célébrée. Un hommage, d’après le préfacier du livre, Aboubacar Ben Said Salim, à la gente féminine en général, et particulièrement à Madame Sittou Raghadat Mohamed, cette militante infatigable de l’égalité des chances entre les hommes et les femmes qui s’avère être la propre mère de l’auteur.

En amoureux transi de ses terres natales, Halidi Allaoui chante sa Lune Venus, sa lune à la perle qui lui offre ses lèvres kashkazi et kusi. Il peint, sculpte et dessine avec les mots pour décrire la douleur causée par les siens partis sans suaires ni encens. Une allusion aux naufragés des kwasa-kwasa. Il fait des jeux de mots pour honnir celui qui est à l’origine de ce désastre humanitaire qui se joue dans le bras de mer qui sépare Anjouan de Mayotte en décrétant que

son acte de décès restera/ son vis a de l’infamie. / Bats la dure et un criminel/ Viendra ce jour/ Où j’irai déposer sur sa tombe/ Une gerbe de rires époustouflants/Où mon crachat affrontera les éloges…

Comme une oraison funèbre, il psalmodie :

Vous avez coupé la viande/ Vous avez arraché la patte/ Vous avez attrapé la lune/ Vous avez jeté mon sang/ Vous avez rendu ma mer rouge/ Comme le ciel.

En chirurgien des mots, l’auteur dissèque avec amertume les maux dont souffrent ses astres lunaires. Lui qui vient de la lune, il ne demande pas la lune. Il déplore le manque de lumière, dénonce la corruption, l’abandon de nos plantes aux parfums et met l’accent sur le caractère nocif du pétrole :

Quel pétrole/ Cherchez, Cherchez, Cherchez/ le pétrole est nocif

Nostalgique de sa mère patrie, affecté par le désastre de celle-ci, l’auteur se prête à un exercice de thérapie. Il soigne son pays, sa ville de Wani et la Femme par le verbe, par sa belle plume.

Né le 1er juin 1971 à Ouani-Anjouan, Halidi Allaoui exerce la profession d’avocat en France. Il est actuellement dans sa ville natale pour célébrer le mariage de sa sœur.

Il est déjà l’auteur d’un premier recueil de poèmes (Cris d’ici et d’ailleurs, publié en 2008 dans lequel se lisait déjà une certaine nostalgie de son pays natal).

ABDOU ELWAHAB MSA

Halidi Allaoui, À la reconquête de mes lunes, Coelacanthe, 2014, 74p.

A retrouver dans toutes les bonnes librairies et sur internet :

www.editions-coelacanthe.com

Article paru dans Alwatwan du 7 août 2014.

Halidi Allaoui

À LA reconquête de mes lunes

Cœlacanthe


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