A la requonquête de mes lunes | coelacanthe
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HALIDI ALLAOUI

A la reconquête de mes lunes

ISBN : 979-10-91275-13-2
EAN : 9791091275132

Coelacanthe, 2014, 74p.

C'est le deuxième recueil de poésie de l'avocat-poète Halidi Allaoui. Il a choisi cette fois de le publier aux éditions Coelacanthe. Il a également choisi un autre poète Aboubacar Saïd Salim, qui fut son professeur au lycée pour en faire la préface.

" (...) Venons-en aux faits. Halidi Allaoui est ivre de poésie. Après Cris d’ici et d’ailleurs, que j’ai eu le plaisir de préfacer, il publie son deuxième recueil : À la reconquête de mes lunes qu’il a l’obligeance, toute amicale, de me demander de préfacer également.

 Le poète a mûri ; comme la pleine lune/mwezi wa kume nane comme on dit dans les îles de la lune (Djuzur Alkamar). Il brille de mille éclats, s’éclaire  et éclaire avec ses lunes multiples : Nkomatique, « bats la dure ienne » avec des cadavres en filigrane, les traditions ancestrales et l’histoire récente de son pays. Les lunes de Halidi Allaoui ne suivent pas une trajectoire rectiligne, mais bougent dans tous les sens comme le Nkoma ce palet de bois spécial qu’on jette à travers champs et qu’on poursuit à toute vitesse !

Oui ! Avec ce deuxième recueil Halidi Allaoui s’enracine dans sa terre lunaire, dans ses traditions les plus profondes. La Normandie restant tout de même en arrière plan comme un palimpseste. On dirait une psychanalyse de l’exil (...)"

A la reconquête de mes lunes. Deuxième recueil de Halidi Allaoui

Maitre Halidi Allaoui vient de récidiver. En bien, rassurez-vous. En publiant, de nouveau, un recueil de poèmes. Aux Editions Cœlacanthe. Une merveille. Un délice qu’on dévore à la vitesse de la lumière. Tellement la matière, l’écriture, le style et ton sont simples et souples. Soixante-treize pages de bonheur. Avec ce deuxième recueil, l’auteur s’est employé à envoûter le lecteur.

D’emblée il faut être poète, creuser, s’envoler  pour saisir le message des strophes. Puis les vers vous attrapent et vous dégustez, vous exultez, et vous vous délectez, transporté par la beauté des mots, tels des bijoux ornant la femme comorienne. Oui, la femme comorienne est chantée, célébrée. Un hommage, d’après le préfacier du livre, Aboubacar Ben Said Salim,  à la gente féminine en général, et particulièrement à Madame Sittou Raghadat Mohamed, cette militante infatigable de l’égalité des chances entre les hommes et les femmes qui s’avère être la propre mère de l’auteur. 

En amoureux transi de ses terres natales, Halidi Allaoui chante sa Lune Venus,  sa lune à la perle qui lui offre ses lèvres kashkazi et kusi. Il peint, sculpte et dessine avec les mots pour décrire la douleur causée par les siens partis sans suaires ni encens. Une allusion aux naufragés des kwasa-kwasa. Il fait des jeux de mots pour honnir celui qui est à l’origine de ce désastre humanitaire qui se joue dans le bras de mer qui sépare Anjouan de Mayotte en décrétant  que 

son acte de décès restera/ son vis a de l’infamie. / Bats la dure et un criminel/ Viendra ce jour/ Où j’irai déposer sur sa tombe/ Une gerbe de rires époustouflants/Où mon crachat affrontera les éloges… 

 

Comme une oraison funèbre, il psalmodie : 

Vous avez coupé la viande/ Vous avez arraché la patte/ Vous avez attrapé la lune/ Vous avez jeté mon sang/ Vous avez rendu ma mer rouge/ Comme le ciel.

 

En chirurgien des mots, l’auteur dissèque avec amertume les maux dont souffrent ses astres lunaires. Lui qui vient de la lune, il ne demande pas la lune. Il déplore le manque de lumière, dénonce la corruption, l’abandon de nos plantes aux parfums et met l’accent sur le caractère nocif du pétrole :

 Quel pétrole/ Cherchez, Cherchez, Cherchez/ le pétrole est nocif

 

Nostalgique de sa mère patrie, affecté par le désastre de celle-ci, l’auteur se prête à un exercice de thérapie. Il soigne son pays, sa ville de Wani et la Femme par le verbe,  par sa belle plume.

Né le 1er juin 1971 à Ouani-Anjouan, Halidi Allaoui exerce la profession d’avocat en France. Il est actuellement dans sa ville natale pour célébrer le mariage de sa sœur.

Il est déjà l’auteur d’un premier recueil de poèmes (Cris d’ici et d’ailleurs, publié en 2008  dans lequel se lisait  déjà une certaine nostalgie de son pays natal).

ABDOU ELWAHAB MSA

 

Halidi Allaoui, À la reconquête de mes lunes, Coelacanthe, 2014, 74p.

A retrouver dans toutes les bonnes librairies et sur internet : www.editions-coelacanthe.com
 

Article paru dans Alwatwan du 7 août 2014.

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