Interview. Salim Hatubou Au Japon pour parler de nos contes
top of page

Interview. Salim Hatubou Au Japon pour parler de nos contes


L'écrivain Salim Hatubou était au Japon au mois de janvier, invité par l'Université de Tokyo pour parler des contes comoriens. Voici déjà quelques années qu'il est en contact avec un professeur de cette université et qu'il collabore dans la traduction de contes recueillis à Mwali. Au pays du soleil levant, l'un des rares écrivains comoriens qui publie régulièrement a échangé avec des universitaires et des lycéens sur les contes comoriens. D'autres collaborations en perspective.

Coelacanthe – Salim Hatubou, vous étiez la semaine dernière au Japon. Le héros de votre prochain roman est asiatique ?

Salim Hatubou – Non. J’étais invité par l’Institut de Recherche des langues et des cultures d’Asie et d’Afrique qui est au sein de l’Université de Tokyo et qui s’occupe des études étrangères. Les professeurs japonais Oda Jun’ishi et Keiya Hanabuchi mènent un travail sur les contes de l’Océan indien. Mon objectif, depuis vingt ans, est de faire découvrir notre culture, notre pays à travers ses richesses culturelles. Je vais partout où on m’invite pour faire entendre la voix de notre bel archipel. Alors, cette fois encore, j’ai accepté cette mission au Japon pour parler de nos contes qui sont une très grande richesse.

Coelacanthe – Pourquoi notre petit archipel intéresse-t-il des chercheurs japonais ?

Salim Hatubou - Notre archipel est, certes, petit par la superficie mais il regorge d’immenses richesses culturelles. Et cela, bien entendu, n’a pas échappé à nos amis japonais. Ils veulent comprendre notre culture. La légende dit que les Comores, avant de s’appeler Djuzur al Qamar, se nommaient Wake-Wake, or dans ma conférence à Tokyo, un chercheur spécialisé dans Les mille et une nuits, me disait que le Japon était identifié dans Les mille et une nuits comme l’archipel de Wake-Wake. Cela peut paraître curieux cette relation entre le Japon et les Comores. J’ai trouvé un public ouvert à d’autres cultures et dont l’écho culturel de notre pays résonne dans le cœur.

Coelacanthe – Comment se manifeste cet intérêt pour notre archipel ?

Salim Hatubou - Monsieur Hanabuchi, qui est rattaché à l’Université de Hakkaido, a longuement séjourné dans notre pays et parle couramment comorien. Il fait des recherches sur le conte et aussi sur les ngoma za madjini. Il est l’unique spécialiste des Comores au Japon. Il a été le lien avec Monsieur Oda qui est le responsable de ce programme sur l’oralité. Donc, ils m’ont invité pour dix jours à Tokyo.

J’ai donné une conférence destinée à différents chercheurs japonais. Le thème était «Traditions des contes comoriens et leur valeur aujourd’hui ». Ensuite, j’ai rencontré des lycéens et nous avons échangé sur les Comores qu’ils avaient du mal à situer sur la carte. Ils étaient très intéressés et posaient des questions pertinentes sur notre archipel. Je leur ai raconté aussi des contes comoriens. Et pendant ce séjour, Monsieur Hanabuchi et moi avons travaillé sur quelques contes qu’il a recueillis dans les quatre îles et dans la diaspora. C’est toujours un plaisir immense de voir quelqu’un se passionner pour notre culture.

Coelacanthe – Y a-t-il une suite à ce travail ou des perspectives entre vous ?

Salim Hatubou - Nous allons continuer à travailler ensemble sur ce projet qui va durer encore deux ans me semble-t-il. Je devrais effectuer un deuxième voyage. Ensuite nous avons échangé sur d’autres perspectives dont l’idée de mettre en place aux Comores une structure pour le Conte et l’Oralité, mais il est très tôt pour en parler. Nous avons également discuté d’un spectacle éventuel qui se baserait sur les contes mohéliens, recueillis dans le cadre du projet japonais, avec Djumbe Fatima en toile de fond. J’ai bon espoir que dans tous ces projets, notre Etat s’impliquera, comme il s’était impliqué lors des Escales, à travers le Ministère de l’Éducation Nationale, l’année dernière, parce que nous devons préserver notre Patrimoine oral, il en va de la survie de notre identité.

Propos recueillis par Mahmoud Ibrahime www.editions-coelacanthe.com le 4 février 2014

Salim Hatubou

Contes de ma grand-mère (contes comoriens)

L'Harmattan, 1994 110 p.


Posts à l'affiche
Posts Récents
Archives
Rechercher par Tags
Pas encore de mots-clés.
Retrouvez-nous
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square
bottom of page