Vingt ans de la Bouquinerie d’Anjouan : « L’objectif n’a jamais été de faire des affaires »
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Vingt ans de la Bouquinerie d’Anjouan : « L’objectif n’a jamais été de faire des affaires »


La principale boutique qui vend des livres à Ndzuani va bientôt fêter ses vingt années d’existence. Les diverses festivités liées à la

célébration de cet événement débuteront ce samedi 3 mai sur l’île de Ndzuani. Plusieurs rencontres d’échange entre groupes de lecteurs et d’auteurs, des séances de lecture et des concours d’écriture sont programmés. Ces événements auront lieu dans plusieurs endroits de l’île (Mutsamudu, Moya, Ongoju, Wani et Mirontsi). Plusieurs lecteurs, auteurs et amateurs de livres sont pour cela attendus à Ndzuani pour la circonstance. La fondatrice de cet espace, Isabelle Mohamed, nous livre un aperçu du programme et parle plus intimement de sa bouquinerie.

A qui appartient la Bouquinerie d’Anjouan ?

La bouquinerie est une entreprise individuelle qui m’appartient si on veut mais je ne suis pas sur place et je n’y prends aucun intérêt financier.

Elle est tenue par Hadidja Antoy et deux autres personnes qui y travaillent tous les jours.

Quel bilan faites-vous de ces vingt ans d’existence ?

Difficile de résumer... C’est beaucoup de travail dans la seule intention de permettre à la structure de survivre et de faire exister le livre.

Ce sont aussi de beaux moments et c’est le travail sérieux d’une belle équipe. La librairie s’est agrandie au fil des années et s’est dotée d’un petit secteur papeterie en 2005 ce qui a permis de résister un peu mieux peut-être. Ainsi le temps passe et on est étonné d’avoir déjà atteint cet âge.

Quels sont les clients qui ont fréquenté la bouquinerie jusqu’ici ?

Toutes sortes de clients fréquentent la bouquinerie : ceux qui viennent acheter un manuel scolaire pour l’école ou un ouvrage pour soutenir leurs enfants, ceux qui cherchent une méthode pour apprendre une langue, ceux qui aiment les recettes de cuisine et les plus précieux, quand on aime les livres, ceux qui recherchent de la littérature diverse et sont heureux de trouver des livres neufs et récents. Comme la librairie peut aussi traiter toutes les commandes, ceux qui entendent parler d’un livre, peuvent se fournir dans des délais assez raisonnables. La bouquinerie est donc un lieu où l’on peut voir les livres, rêver de les acheter et un jour s’offrir ce qui est indispensable ou se faire plaisir.

Mais qui ne s’y rendent pas?

Il n’y a pas de genre à définir, c’est un endroit où les gens viennent en fonction de leurs besoins qui évoluent au gré de leur vie.

La bouquinerie a été ouverte à des fins commerciales ou y avait-il un autre but ?

La bouquinerie n’a pas été ouverte à des fins commerciales, l’objectif n’a jamais été de faire des affaires. Si cela avait été le cas, il aurait fallu choisir un autre secteur ! Par contre, l’existence d’une telle structure et ssurvie impliquent tout de même une grande rigueur de gestion afin de remplir toutes les obligations auprès des fournisseurs et des salariés, cen’est donc pas non plus une oeuvrede charité.

La Bouquinerie d’Anjouan compte aujourd’hui combien de livres et de quel genre ?

La librairie s’organise en plusieurs rayons, un rayon parascolaire (dictiouvrages de soutien scolaire, annales...) un rayon jeunesse (albums, romans, livres éducatifs, documentaires...), un rayon scolaire (manuels utilisés dans les différents établissements...), un petit rayon vie pratique (livres de cuisine, bricolage, médecine, art de vivre), un rayon littérature générale (autant que possible au format poche pour des questions de prix), un rayon littérature locale où l’on essaie de proposer toutes les parutions jusqu’à ce qu’elles ne soient plus disponibles chez les éditeurs. On a aussi des essais quand ils concernent des sujets pertinents pour les Comores.

Globalement, on doit avoir actuellement 11.000 livres en stock.

A quelles difficultés le commerce du livre est-il confronté aux Comores ?

Pour faire vite: les Comores sont loin, il faut donc acheminer les livres ce qui constitue une charge importante; ceci ajouté aux conditions d’entrée qui ne sont pas favorables au livre détermine un prix d'un livre encore trop élevé au regard des moyens des acheteurs potentiels. Le marché est très restreint et on se retrouve donc avec un stock dormant, assez lourd si l’on souhaite offrir un vrai choix. Bien d’autres aspects seraient à développer à ce sujet mais c’est assez technique et l’essentiel à retenir c’est donc que le livre n’est pas un objet commercial comme les autres et que de nombreuses contraintes pèsent sur lui.

Quelles difficultés se posent pour l’organisation de cet anniversaire ?

Un événement comme celui-ci est une aventure qui suppose beaucoup d’énergies combinées et l’implication de nombreuses personnes. Il faut coordonner et financer; ce dernier aspect est essentiel évidemment.

L’idée est de compter sur ses proposes forces et seulement sur le soutien des vrais amis du livre.

Comme l’opération n’a pas encore eu lieu, il est difficile d’en dire plus car l’heure n’est pas au bilan et on verra bien. Il faut dire que lorsque l’idée a germé les gens ont été très enthousiastes et cela a donné vraiment envie de continuer et de réussir un beau moment.

Propos recueillis en ligne par Sardou Moussa

Alwatwan du 29 avril 2014


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